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18 juin 2011 à Ségur-le-Château

Ségur-le-Château

Ségur le Château — 18-06-2011

 

 

Compte rendu de notre visite du village de Ségur le Château :

Nous arrivons en début d’après-midi à Ségur où nous sommes accueillis par un guide de l’office de tourisme.

Ségur (étymologiquement “lieu sûr”) fait partie de l’association “les plus beaux villages de France”. Le village est enclavé dans une boucle de l’Auvézère, bordée d’un piton rocheux au sommet duquel se trouve le château du XIIème siècle et, à ses pieds, nombre de maisons pittoresques.

Son histoire est liée à celle du Vicomté de Limoges à compter du milieu du IXème siècle. A la fin du Xème siècle le mariage de Guy 1er fils du vicomte de Limoges avec sa cousine Emma fille du Vicomte de Ségur réalisa la fusion des deux Vicomtés et fit du château de Ségur l’une des forteresses majeures du limousin.

Au XIIème siècle les Vicomtés de limoges deviennent les vassaux de la couronne d’Angleterre et en 1177, un certain Lothar aurait détruit le château pour le reprendre aux anglais. Richard Cœur de Lion qui établit des campements pour ses troupes à Ségur, trouva la mort à Chalus en 1199.

Le vicomté de Ségur fut réuni à la Couronne de France par Henri IV qui fut le dernier Vicomte de Ségur.

 

Mais ce qui fit la renommée et le développement de Ségur fut la création de la Cour des Appeaux qui rendait justice sur 361 seigneuries de la région et qui fonctionna du XVème siècle jusqu’en 1750. C’est pourquoi, de nombreuses demeures, dont quelques unes subsistent encore de nos jours, furent construites, dont les plus remarquables possèdent d’élégants escaliers à vis en pierres du pays et de magnifiques pièces ornées de cheminées monumentales. Les linteaux en granit sont parfois sculptés. Il faut aussi noter quelques maisons ornées d’épis de faîtage.

 

Le château qui appartint à la famille Pérusse de 1582 à 1643 fut ensuite la propriété de la famille de Hautefort jusqu’en 1795.

 

À noter le travail d’éleveurs locaux qui relancent la race du porc cul noir ou porc de Saint Yriex à la viande savoureuse mais au lard dorsal très épais (15 cm) et à la croissance lente qui expliquent le déclin de cette espèce suite à l’industrialisation de l’élevage.

Il faut bien reconnaître que le charme de ce village a opéré sur nous, tant par ses magnifiques demeures médiévales que par son cadre pittoresque, même si le temps ne fut pas toujours clément pour flâner dans ses petites ruelles.    

Dominique LIABEUF

 

Les Épis de Faîtages

 

Lors de notre visite à Ségur le Château, avez-vous remarqué les épis de faîtage sur le toit d’une maison au pied du château ?

Dominique a joint à son compte rendu la photo d’une d’elle.


Mais quelle est la signification de ces poteries placées à chaque extrémité du faîtage ?

Elles sont peut-être l’œuvre des potiers du village de Duris, près de Magnac-Bourg. Les “toupiniers” limousins de Magnac ont à leur actif des centaines de ces épis que l’on retrouve à plus de trente kilomètres à la ronde vers Lubersac, Pompadour, Payzac et jusqu’à Excideuil. On en trouve également à Granges d’Ans sur le faîtage de la maison de Madame Gargaud ! La production battait son plein dans la période 1830-1860. Sans disparaître totalement, elle se réduisit peu à peu. Conçus primitivement pour isoler et bloquer les deux extrémités du faîtage dans le prolongement des tuiles, les épis sont devenus des ornementations recherchées, marque de prospérité pour les maisons bourgeoises ou les fermes florissantes. Ils remplissaient également une fonction symbolique, protégeant du malheur ou des mauvaises récoltes. Des réceptacles pour y déposer l’eau bénite sont souvent placés à la base de la poterie. Un grognard de Napoléon aurait rapporté de Russie les formes les plus élaborées. Au-dessus d’un piètement conique creusé de bandes circulaires, prend place un corps ventru où viennent se souder des anses superposées porteuses d’une boule. Un oiseau mobile pouvant servir de girouette couronne l’édifice. Sur les anses se disposaient différents alignements de petites sphères percées. Suivant d’où il venait, le vent ne les faisait pas siffler de la même façon.


Au musée de Périgueux sont conservés des épis provenant des poteries de Thiviers de la fin du XVIIIe siècle. Soit à cause de leur caractère d’exception, soit du fait de leur fragilité, il ne semble plus y en avoir de cette origine dans nos contrées. A Vic-sur-Breuil, près de Magnac, comme plus au sud à Meyssac, près de Collonges, des potiers en modèlent encore à la demande…

 

Ces explications sont tirées du livre “L’Auvézère et la Loue” de Pierre THIBAUD

Michel Desmaisons


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