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6 octobre 2012 à Sarlat

Visite du Sarlat ancien avec Monsieur Pierre Martial comme guide

Sortie à Sarlat le samedi 6 Octobre 2012

 

Nous sommes une soixantaine à prendre la route de Sarlat en cette belle matinée ensoleillée. À notre arrivée nous sommes accueillis par Pierre Martial. Enfant du Pays de Sarlat, qui mieux que lui pouvait nous servir de guide dans cette vieille ville qui l’a vu grandir et dont il connaît parfaitement l’histoire et les mystères.

Nous vous proposons de refaire ensemble le circuit que nous avons emprunté ce jour là.

 

Matin :

Nous entrons dans le cimetière. La tombe du Majoral Monestier est notre première étape. Jean Monestier est né en 1930 à Bordeaux. Il passe son enfance à Vitrac (près de Sarlat) et fait ses études au Collège de La Boëtie de Sarlat, puis au Collège d’Occitanie de Toulouse.

Restaurateur à Bordeaux pendant 30 ans, animateur de sociétés Félibréennes, il dirige dès 1977 la revue LO BORNAT. Président dès 1979 du Bournat du Périgord et de l’Académie des Arts et Lettres du Périgord, élu Majoral de Félibrige en 1976 (Cigale de la Liberté) il est auteur de recueils de poésies occitanes. Le Bournat, est à l’initiative de la pose d’une plaque à l’ancienne mairie de Hautefort à l’occasion du centenaire de la mort d’Eugène Le Roy. Le Majoral Monestier est mort à Libourne en 1992 et inhumé à Sarlat. En reconnaissance, notre présidente a déposé un bouquet sur sa tombe et une minute de silence a été observée.

 

Nous nous dirigeons ensuite vers la sépulture du Général Fournier-Sarlovèze. Natif de Sarlat en 1773, de parents modestes, aîné de sept enfants, il fait figure de petit prodige. Confié aux moines de Gourdon il montre des qualités exceptionnelles et pratique le latin. Clerc de notaire, il quitte Sarlat après un court passage dans la garde nationale Sarladaise. Le voici à Paris. Le Directoire du département de la Dordogne profite de la présence du jeune Sarladais dans la capitale pour le proposer comme intégrant de la garde constitutionnelle du Roi. Il n’a que 17 ans. La garde ayant été rapidement dissoute, il est engagé, le 25 janvier 1792, comme sous-lieutenant du 9ème régiment de Dragons.

 

État des services :
Sous-lieutenant au 9ème régiment de Dragons, 25 janvier 1792.
Lieutenant au 9ème régiment de dragons, 15 février 1793.
Capitaine au 9ème régiment de dragons, juin 1793.
Chef d’Escadron au 16ème régiment de chasseurs à cheval, 12 septembre 1793.
Il commanda un régiment de chasseurs à cheval à la bataille de Fleurus, 26 juin 1794.
Chef de brigade du 12ème régiment de hussards, 23 mai 1798 ; il n’était alors âgé que de 23 ans.
Colonel du 12ème régiment de hussards (1800)
Chef d’état-major du général Lasalle (1807)
Général de brigade, (1807)
Général de division, par décret impérial du 11 novembre 1812.

Remarquable officier de cavalerie, Fournier joint à sa bravoure un charme et des dons exceptionnels. Ils sont cependant gâtés par un esprit fantasque et un goût maladif de la démesure et de la provocation qui le privent à jamais d’une gloire qu’il ne cesse de poursuivre. Le Général, Comte Fournier-Sarlovèze, intrépide soldat, indiscipliné, caractériel, fut le démon de l’Empire et le cauchemar de Napoléon.

“Sire, je ne souhaite rien, j’ai servi la France.... Oserais-je demander à votre Majesté d’ajouter à mon patronyme de Fournier le nom de Sarlovèze, c’est-à-dire natif de Sarlat.... J’aime mon pays, j’y suis aimé et ceci comblerait mes compatriotes du Périgord autant que moi-même”.

Mort à Paris en 1827, sa sépulture fit l’objet d’une souscription nationale et rappelle la campagne d’Egypte.

 

Nous nous dirigeons ensuite vers le centre historique de Sarlat.

Sarlat est une cité médiévale qui s’est développée autour d’une grande abbaye bénédictine d’origine carolingienne, érigée en évêché au XIVème siècle. Elle joue un rôle prééminent lors de la guerre de Cent Ans.

Après les guerres, du XIVème au XVIIème siècle, la ville retrouve son âge d’or grâce à la noblesse de robe, ces hauts magistrats qui exercent la justice royale au Présidial. Ils embellissent Sarlat de leurs nouvelles demeures munies d’une tour, symbole de noblesse.

La disparition du diocèse à la Révolution lui retira sa prééminence. Devenue sous-préfecture, elle s’endormit, pendant près de 150 ans, pour se revivifier seulement depuis 40 ans. Sarlat a été miraculeusement sauvée grâce à la loi promulguée le 4 août 1962 dite Loi Malraux. Cette loi sur la restauration des secteurs sauvegardés fut appliquée pour la première fois en France à Sarlat. Le centre de la petite cité médiévale avec ses 65 monuments et immeubles protégés servit d’opération pilote pour la mise au point des financements et des critères de restauration.

Rue de la charité : le monastère des Récollets ou chapelle des Pénitents Blancs est situé entre la rue J.J. Rousseau et l’enceinte de la ville d’une part et la rue de la Charité et la côte de Toulouse d’autre part. Il fut édifié de 1618 à 1651.

Les guerres de Religion sont terminées et il devient nécessaire pour l’évêque de restaurer son diocèse. Ces guerres ont vu s’affronter entre eux les membres des différents états de la société. Sarlat était restée attachée au catholicisme. Le protestantisme était présent dans le Périgord. Pour rapprocher les laïcs de l’église, l’évêque favorisa l’installation des confréries de Pénitents Blancs, en 1607, et Bleus, en 1608. Il soutient l’installation des Récollets à Sarlat, malgré l’opposition des Franciscains dont un couvent se trouvait dans le faubourg de Lendrevie (détruit aujourd’hui) depuis 1258-1260. L’ordre des Récollets était issu d’une réforme de l’ordre des Franciscains et se voulait proche de l’étroite observance de saint François. La construction de l’église peut commencer en 1618. Son gros œuvre fut terminé en 1626, mais son aménagement intérieur ne se termina qu’en 1651. La chapelle est désaffectée depuis 1914. Elle a alors servi de gymnase et d’entrepôt. Elle est transformée en 1970 en musée d’art sacré à l’initiative de la Société des amis de Sarlat.

Rue Jean-Jacques Rousseau : le couvent Ste-Claire est situé à l’angle de la rue Jean-Jacques-Rousseau et de la rue de La Boétie. Deux ailes en équerre reliées par un grand escalier, se prolongent rue du Siège, ainsi nommée en souvenir du siège infructueux de Turenne sur la ville. Il faut noter qu’à l’exception des remparts, Sarlat ne disposait pas de défenses, les châteaux environnants assuraient ce rôle de protection. Les Clarisses s’installent à Sarlat peu de temps après les Récollets, en 1621. Cet ordre devait assurer l’éducation des jeunes filles de la bourgeoisie et de la noblesse. La Révolution entraîne la fermeture du couvent et le départ des Clarisses. En 1793, le couvent est transformé en prison pour les condamnés devant être déportés en Guyane ou enfermés à Périgueux. Au XIXème siècle, les Dames des Sacrés Cœurs fondent une école primaire de jeunes filles avec pensionnat. Elles ont été remplacées en 1947 par les Dames blanches. Le bâtiment étant la propriété de la paroisse, celle-ci devait faire face aux frais d’entretien importants. L’école ferme en 1960. En 1992, l’ancien couvent est vendu à l’office des HLM. Les bâtiments sont restaurés pour y installer 26 logements en 1994.

Rue de la Boétie : aile sud du couvent Ste-Claire

Rue de Turenne

Rue Rousset : Hôtel de Saint-Clar ; Raymond de Saint-Clar, seigneur de Puymartin, fut gouverneur de Sarlat dans la seconde moitié du XVIème siècle.

Rue Barry

Rue des 3 Conils (Les 3 lapins)

Place Beauveau : Pierre François de Beauvau du Rivau, fut évêque de Sarlat de 1688 à 1701.

Rue de Cordil

Rue des Armes 

Après cette matinée bien remplie, le repas à l’Hôtel du commerce est un moment très apprécié.

 

Après-midi :

Place Maleville : l’Hôtel de Vienne ou de Maleville, ministre des finances d’Henry IV, se trouve à droite de la boutique “Le Cellier du Périgord” et date de la fin du XVIème siècle. Constitué de trois corps de bâtiments, ils sont reliés entre eux, par une terrasse. Il est fréquent, à Sarlat que des bâtiments soient ainsi reliés ou augmentés d’un étage suite à un mariage ou une acquisition. L’entablement du portail présente trois médaillons : celui de gauche représenterait Henri IV, celui de droite Gabrielle d’Estrée ou Marie de Médicis, ou peut-être Henriette d’Entraygues, au centre le “M” de la famille de Maleville.

Place André Malraux : initiateur de la loi sur la sauvegarde du patrimoine architectural en 1962 ; Sarlat fut l’une des quatre premières villes à en bénéficier.

Place du Peyrou : c’est par une ruelle couverte que nous débouchons sur la place du Peyrou. La façade et le parvis de la cathédrale Saint-Sacerdos font face à la maison de la Boétie. Construite en 1525 par Antoine de la Boétie lieutenant de la sénéchaussée de Sarlat, elle a vu naître Étienne de la Boétie, (1530 1563) ami de Michel de Montaigne auquel il légua la totalité de sa bibliothèque. Au rez-de-chaussée se trouvait autrefois une échoppe. Au dessus, deux étages de style renaissance italienne percés de larges baies à meneaux sont encadrées de pilastres à médaillons et losanges.

Nous pénétrons dans la cathédrale. À l’origine, église abbatiale romane du XIIème siècle, elle devient cathédrale au XIVème siècle. Sa construction s’est étalée sur trois siècles par manque d’argent, suite aux guerres et aux épidémies. L’édifice subit des transformations : chevet refait au XVème, prolongement du chœur au XVIème, reconstruction de la nef au XVIIème. Le clocher, dont le premier et le deuxième niveaux sont du XIIème siècle, fut rehaussé d’un dernier niveau au XVIIème siècle. Sa flèche baroque, à bulbe, date du XVIIIème siècle. Le portail fut reconstruit en 1706 dans le style classique, remplaçant un grand portail roman.

Cour du Cloitre, Cour des Fontaines, Cour des Chanoines : la cour du Cloître, la cour des Fontaines et la cour des Chanoines à proximité faisaient toutes partie à l’origine de l’abbaye. Le Jardin des Enfeus juste au-dessus de la cathédrale était le cimetière de l’ancienne abbaye. On y trouve plusieurs sarcophages et enfeus.

Des représentations sont données pendant la période estivale au jardin des enfeus dans le cadre du festival de théâtre de Sarlat. Quoi de plus naturel que ce lieu soit le décor de la photo souvenir de cette journée !

Lanterne des morts : érigée au XIIème siècle, elle est située sur l’emplacement d’un ancien cimetière bénédictin.

Nous continuons par l’Impasse de la vieille poste, la Rue d’Albusse, et toujours la découverte de magnifiques demeures et façades comme l’ancien Hôtel de Génis, Rue du Présidial.

Rue Landry : Maison du Présidial. Elle est l’ancien tribunal de justice utilisé jusqu’en 1789. De 1800 à 1841, elle est le siège de la sous-préfecture de Sarlat. Ses façades et sa remarquable toiture octogonale font l’objet d’une inscription au titre des monuments historiques depuis le 24 février 1944.

La rue Fénelon nous conduit Place de la Liberté : cette place n’existait pas au moyen âge, le seul espace existant à cet endroit devait être celui des marches devant l’hôtel de Ville. Il y avait alors ici quelques maisons et une halle aux grains qui brûlèrent en 1727. C’est suite à cet incendie que la place fût créée. L’hôtel de ville fut implanté dans une ancienne maison consulaire reconstruite au XVIIème siècle. Cette place est aujourd’hui le cœur de Sarlat. Elle est entourée de très belles demeures dont l’une appartint à Dame Anne de Dautrery inhumée dans un enfeu autour de la cathédrale. C’est sur cette place que sont données les plus importantes manifestations théâtrales du festival.

La Place jacques Boissarie jouxte la place de la liberté. L’église Sainte-Marie les sépare. Achevée à la fin du XVème siècle, l’église Sainte-Marie fut désaffectée en 1794, et n’a depuis, jamais été rendue à son action de propagande chrétienne. Elle fût transformée en maison d’habitation et en bureau de poste de 1905 à 1935. Elle est aménagée en marché couvert depuis 2001.

Place du marché aux oies : lieu emblématique de Sarlat entouré d’hôtels particuliers du XVème et XVIème siècles. Trois oies en bronze rappellent qu’à cet endroit se tenait l’ancien marché aux animaux de basse cour.

La Rue des Consuls : l’hôtel Plamon est un bâtiment intéressant construit au XIVème siècle. En effet chaque période a marqué la façade de son empreinte architecturale. C’est ainsi que de cette époque subsistent les grandes arcades ogivales du rez-de-chaussée, au premier de vastes baies de style gothique furent percées et au dernier étage les fenêtres à meneaux datent de la fin du XVème siècle. Dans la cour intérieure, l’escalier à balustres date du XVIIème siècle. En face, de l’autre côté de la rue on peut voir la fontaine Sainte-Marie.

C’est avec la Rue Magnanat et l’hôtel de Gisson sous sa remarquable toiture de lauzes et transformé partiellement en Musée, que s’achève notre visite de Sarlat.

 

Les jambes sont lourdes en rejoignant notre point de départ par la rue Jean Jacques Rousseau, mais que la journée fut belle et instructive !

Encore tous nos remerciements aux nombreux participants et plus particulièrement à Monsieur Martial qui nous a offert son temps et fait partager sa passion pour sa ville.

Sources : Site internet

Michel Desmaisons / Dominique Liabeuf


Vous souhaitez aussi, écouter les explications audio-enregistrées de Monsieur Martial ?  

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